L’implantation des entreprises tunisiennes en Afrique reste très modeste et se limite à ce jour à quelques initiatives privées.
L’ouverture de lignes aériennes et maritimes directes entre la Tunisie et les pays d’Afrique, le renforcement des représentations diplomatiques tunisiennes et l’accompagnement bancaire de l’investisseur ont constitué les principales recommandations de la 6ème matinale de l’export tenue vendredi 5 juin, à la Maison de l’exportateur.
Pour le directeur général d’Ernst&Young Tunisie, Noureddine Hajji, l’Afrique est une destination à prendre en considération dans la stratégie du développement de la Tunisie, d’autant que cette zone détient l’un des taux de croissance les plus élevés dans le monde. Cette zone a triplé son PIB en 10 ans et a connu une croissance avoisinant les 8%, a-t-il indiqué.
Son poids économique équivaut ou dépasse celui des grands pays émergents, a-t-il dit, notant que la perception de l’investisseur international de l’Afrique a évolué durant les 4 dernières années, ce qui a permis au continent de figurer parmi les zones les plus attractives, passant de la 8e position en 2011 à la 2e en 2014, a-t-il affirmé. Il a appelé les hommes d’affaires à ne pas se contenter de l’exportation et à opter pour l’installation, tout en choisissant le mode d’implantation et le partenaire.
Où et comment ?
La 6e matinale de l’export, tenue sur le thème «L’implantation des entreprises tunisiennes en Afrique : où et comment ?», a pour objectif de mettre l’accent sur les opportunités offertes par l’Afrique, les expériences réussies dans ce domaine et d’inciter les hommes d’affaires à s’orienter vers ce marché.
La PDG du Cepex, Aziza Htira Fitouri, a appelé à l’ouverture de lignes aériennes et maritimes directes ainsi que de nouvelles représentations diplomatiques de la Tunisie sur le continent, dont le nombre demeure jusqu’à présent faible. Pour sa part, Taoufik Melayeh, responsable Afrique à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), a mis l’accent sur l’absence de soutien aux hommes d’affaires tunisiens qui cherchent à s’implanter en Afrique, soulignant que ces derniers ne peuvent compter que sur leurs expériences et leur dynamisme.
Il a noté l’absence de banques tunisiennes offrant un service d’accompagnent aux hommes d’affaires en Afrique, le manque de lignes aériennes directes (Tunisair dessert 4 destinations) et de bureaux d’assurances, alors que les entreprises marocaines disposent de représentations dans 23 pays africains et de liaisons aériennes vers 27 destinations africaines. Et d’ajouter que la Tunisie, qui a commencé à travailler sur le marché africain depuis les années 90, ne dispose pas de stratégie dans ce domaine. Actuellement, la présence tunisienne sur le continent se limite à des initiatives prises par des hommes d’affaires opérant dans le commerce international, les services et le bâtiment et travaux publics (BTP).
L’Afrique du Sud partenaire durable
Sous le thème «Tunisie – Afrique du Sud vers un partenariat économique durable» et dans le cadre de la promotion de nouveaux marchés émergents, l’UTICA a organisé conjointement avec l’ambassade Sud-africaine à Tunis, le mercredi 3 juin 2015, une demi-journée d’information sur « L’Afrique Du Sud » présidée par M. Taoufik Mlayah Responsable « Afrique » au sein de l’UTICA.
Ont pris part à cette manifestation, une quarantaine d’opérateurs économiques ainsi que des représentants du CEPEX et de la COTUNACE. M. Graeme Bradley, Chargé d’affaires à l’ambassade d’Afrique du Sud en Tunisie, a fait une présentation de l’économie Sud-africaine et des opportunités d’affaires à développer entre les deux pays.
Lors du débat, les participants ont évoqué la nécessité de conclure des accords de libre-échange avec les groupements régionaux africains dont le SADC auquel appartient l’Afrique du Sud et la réouverture du bureau CEPEX à Johannesburg ainsi que l’extension des liaisons aériennes vers l’Afrique Australe.
L’accent a été également mis sur l’intérêt de développer un partenariat « gagnant-gagnant » entres les entreprises tunisiennes et leurs homologues sud-africaines et d’exploiter au mieux la position de plateforme qu’offrent les deux pays dans leurs régions respectives, à savoir, le Maghreb et l’Afrique Australe.
source: http://www.tunisiefocus.com/